• Portrait,

Anastasia : de Kiev à Paris, apprendre le français pour s'intégrer

Arrivée en France dès mars 2022, Anastasia, réfugiée ukrainienne, apprend la langue française à l'ILCF. Fuyant son pays en guerre, c'est à l'Institut Catholique de Paris qu'elle a trouvé un moyen de faire abstraction du contexte géopolitique le temps d'un cours.

ani

ani

Un départ précipité, un avenir à repenser

Depuis le mois de juillet 2022, Anastasia étudie le français à l’Institut de Langue et de Culture Françaises. « J’ai connu l’ILCF grâce à un canal Telegrambeaucoup d’ukrainiens s’entraident et partagent des informations », explique la jeune femme de 34 ans. Originaire de Kiev, elle s’est d’abord rendue en Savoie, chez sa sœur, où elle reste deux mois avant d’arriver à Paris. « Au début de la guerre, je ne voulais pas quitter l’Ukraine. C’est ma sœur qui a insisté pour que je vienne en France », confie-t-elle avant d’ajouter : « Je pensais que ça ne durerait que quelques semaines. Mais au bout d’un mois, j’ai vite compris que ce serait plus long ».

Étudiante de niveau A2, Anastasia ne parlait pas un mot de français en arrivant et connaissait très peu Paris. « Même si je n’avais jamais rêvé de vivre ici, j’ai toujours été troublée par la beauté de Paris. J’aime l’art, les musées, les parcs et les jardins. C’est un lieu de culture et d’histoire incroyable ».

Dans un contexte géopolitique qui ne lui permet pas de rentrer chez elle, Anastasia se confie : « En ces temps difficiles, c’est très important de se sentir soutenus par nos professeurs ». Professionnelle de l’esthétique, la jeune ukrainienne avait son propre cabinet de beauté à Kiev. « C’était un commerce qui marchait bien, j’avais beaucoup de clientes », se souvient-elle. Ouvert il y a 3 ans seulement, elle a dû abandonner son institut mais ne lâche pas son objectif : « Je voudrais me professionnaliser en France pour pouvoir exercer dans un salon français ».
 

Trouver refuge à l'Institut Catholique de Paris

L’ILCF et l’Institut Catholique de Paris accueillent des réfugiés ukrainiens depuis le mois de mars 2022 à titre caritatif. « J’apprécie toute aide reçue », dit Anastasia. « Être étudiante et avoir un emploi du temps me permet de ne pas tout le temps penser à la guerre, aux problèmes, à ceux restés en Ukraine », livre-t-elle.

Le fait d’être entourée d’autres étudiants ukrainiens est aussi un point d’ancrage primordial : « On comprend qu’on n’est pas seuls, on a des vies passées similaires, on se comprend entre nous. C’est rassurant ». En ce qui concerne l’ambiance entre étudiants, elle raconte : « tout le monde est intéressant, poli et ouvert ». Ce que préfère Anastasia ? « La tradition qu’ont les français de se retrouver en terrasse pour boire du vin après le travail !".

A lire aussi